Cameroun/APEE : Une dédicace boudée par les chefs d’établissements scolaires à Douala.

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Ils ont répondu aux abonnés absents le 25 septembre 2024 dernier à une séance de présentation de l’ouvrage sur les Associations des Parents d’Elèves et Enseignants à laquelle ils étaient pourtant tous conviés.

C’est dans une salle presque vide de l’Institut Français de Douala que s’est déroulée mercredi 25 septembre 2024 la séance dédicace de l’ouvrage « Contribution au guide des associations des parents d’élèves et enseignants du Cameroun ».

A 17h 30 min, heure prévue pour le début de la dédicace, à peine cinq personnes  sont dans la salle. Aucun chef d’établissement, leur représentant, ni président d’APEE n’est présent. Encore moins les enseignants et parents concernés par cet ouvrage d’une portée pédagogique aussi importante.   

Pourtant, selon Eric Théophile Tchoumkeu, responsable des Editions du Midi où le livre a été édité, une centaine d’invitations ont été distribuées aux différents chefs établissements scolaires publics et privés que compte la ville de Douala.  » Je me suis rassuré moi même que ces invitations arrivent à bon port », indique-t-il.

De gauche à droite, l’auteur, Félix Kuetegue et son éditeur, Eric Théophile Tchoumkeu.

L’auteur, l’éditeur et les responsables de la salle décident de débuter  la soirée autour de 19 h, après plus d’une heure  d’attente,  espérant l’arrivée d’autres invités en vain.

Mais qu’est-ce qui expliquerait  donc ce désintérêt subit des chefs d’établissements sans exception à une cérémonie aussi importante ?

Selon certaines indiscrétions, la gestion floue des fonds APEE dont la plupart des chefs d’établissements ont pris l’habitude, indiquerait cette attitude.

Car, l’ouvrage en question, qui vient comme un document pédagogique pour apporter aux différentes parties (Conseil d’établissements et bureau de l’APEE) des éclaircissements nécessaires sur certaines zones d’ombres qui échapperaient à beaucoup, ne serait pas vu d’un bon œil par les responsables des établissements scolaires. Il apparait auprès de ces derniers, selon notre source, comme une façon d’ouvrir les yeux aux présidents des APEE et aux parents, ainsi qu’à d’autres parties concernées qui naviguaient jusque-là dans un terrain inconnu. Ce qui permettait aux chefs d’établissements de se servir à leur guise. Comme quoi, les habitudes auraient la peau dure.

L’ouvrage qui fait peur aux chefs d’établissements scolaires.

L’ouvrage qui balaie ainsi  l’ensemble des problèmes liés à la gestion des fonds APEE  depuis le cadre juridique, l’élection au sein des APEE, la tenue de l’Assemblée générale, la collecte des fonds, la gestion et leur contrôle par la hiérarchie,  la compréhension de la fiscalité au sein des APEE, jusqu’au montage des projets  et modèles d’offres,  pourrait ainsi mettre fin aux nombreuses malversations constatées, selon son auteur, Félix Kuetegue, « et éviter les conflits permanents qui ont lieu entre les différentes parties concernées par la gestion de ces fonds si son contenu est appliqué à la lettre ».

Ecrit en anglais et français, ce livre sert, d’après ce spécialiste de l’éducation et cadre de l’enseignement secondaire, à accompagner la ministre Pauline Nalova LYONGA dans sa politique de « Clean school » surtout en matière de gestion  financière des établissements scolaires. «  Nous ne sommes pas là pour critiquer mais pour éclairer », indique l’auteur.

A peine cinq personnes étaient présentes dans une salle qui a la capacité d’en contenir 250.

L’absence de ces chefs d’établissements à cette cérémonie de dédicace et le taboue qui règne autour du sujet APEE apparaît donc comme une sorte de désaveu de la transparence que cet ouvrage pourrait apporter dans la gestion de ces fonds. « Il peut être consulté à tout moment  en cas d’incompréhension d’une des parties », souligne Félix Kuetegue.

L’APEE est un groupement de parents qui apporte une aide financière à l’éducation de leurs enfants et au bon fonctionnement de leur établissement scolaire. Régie par la loi N°90/053 du 19 décembre 1990, modifiée par la loi du 20 juillet 1999, portant sur la liberté d’association et dont le fondement juridique repose sur l’arrêté ministériel N°242/L/729/MINEDUC/MJS du 15 octobre 1979 portant organisation des activités post et périscolaires, elle contribue à 50% dans le budget de la majorité des établissements scolaires publics au Cameroun. Ces fonds sont considérés comme des deniers publics et leur gestion répond à une procédure fixée par l’Etat qui  rend leur maniement sensible.

Félix EPEE

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