Ils ont compilé leurs griefs dans un document élaboré faisant office de projet de Convention collective nationale des Ctd et activités connexes du Cameroun dans lequel ils font également un grand nombre de propositions dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
« Nous souffrons depuis des années. Le gouvernement semble nous avoir oubliés. Nous sommes les parents pauvres des Ctd, nous travaillons dans la misère, nous vivons dans la misère. Il faut que nos conditions de vie et de travail. Soient améliorées», a déclaré Célestin Bama, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (Cstc) lors d’une rencontre avec la presse locale il y a quelques jours à Douala.
Leur sortie fait suite à une longue attente « fatigués de rappeler les engagements au Gouvernement sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des employés des collectivités territoriales décentralisées, les principaux syndicats affiliés à la CSTC et ayant de nombreux travailleurs sous bannière ont décidé de lancer un préavis de grève en mai 2023. Une main tendue va leur être donnée par une réponse précise datant du 6 juin 2023 et signée par le ministre, Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République », nous expliquent les syndicalistes.
Ces travailleurs souhaitent donc clairement que leur rémunération soit améliorée : «dans les Ctd, les normes ne sont pas respectées, la loi n’est pas respectée. Chaque maire fait ce qu’il veut, menace le personnel. Les salaires ne sont pas décents. Plusieurs mairies paient encore le Smig de 28000 Fcfa alors que les textes parlent actuellement du Smig de 60 000 Fcfa», a lancé le président du Syndicat départemental des travailleurs des communes du Wouri.
Dans les usages, les employés des mairies dénoncent entre autres, l’absence de sécurité sociale, le non reversement de leurs cotisations à la Cnps, l’absence de l’assurance maladie, l’absence de réunions avec les maires, l’absence du dialogue social malgré la présence des délégués du personnel et des syndicats dont les avis ne sont jamais pris en compte.
Autres souhaits majeurs : «avoir un statut juridique la revalorisation de leurs grilles salariales, l’amélioration de leurs conditions de vie », soutiennent-ils unanimement…
Dans l’illustration des cas, la mairie de Douala a été citée : « A la mairie de la ville de Douala, nous travaillons avec les accords d’établissements qui peut être pris par un conseil municipal et enlevé au conseil municipal suivant, au gré du délégué du gouvernement d’alors ou du maire de la ville. Beaucoup d’accords ne sont pas pris en compte par le maire de la ville. Dans cette convention collective, nous avons fait un accord d’établissement qui n’est plus du ressort du maire de la ville. C’est une convention nationale qui régit toutes les Ctd et régule leur gestion et les droits des employés », a relevé sans complaisance Louis Doumè Elolongue, agent de la Cud qui ne s’est pas arrêté-là : « A la Cud, les préfets ont annulé beaucoup d’accords d’établissements, dont celui sur les retraités. Nous savions qu’en cas de décès ou de retraite, l’employé a droit à un cercueil et un accompagnement. Le retraité recevait une dotation de fin de carrière. Ces accords d’établissement ont été mis de côté par le préfet», a-t-il fait savoir.
Des changements sont contenus dans la convention collective qui sera présenté au ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire Owona qui, en application de la convention 144 de l’Organisation internationale du Travail sur les consultations tripartites, va signer un arrêté en mettant en place une commission mixte paritaire qui va être chargée d’examiner les préoccupations relatives aux conditions de travail des employés des Ctd afin d’y proposer des solutions.
Alphonse Djènè