C’est l’une des recommandations faite à ses compatriotes par le Premier ministre de ce pays de l’AES, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla, au cours de la levée des couleurs de son institution le 03 octobre 2024 dans le cadre de la rentrée scolaire dans son pays.
Le chef du gouvernement du Burkina Faso a invité ses concitoyens à s’imprégner de « l’important discours » du président du Faso, Ibrahim Traoré, livré le mercredi, 2 octobre 2024, qui reprenait Thomas Sankara à l’occasion de la deuxième édition des Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne.
Le PM, à cette occasion, a encouragé les Burkinabè à en prendre possession et à faire de ce discours, un guide pour les actions futures. « Comme au temps de Thomas Sankara, le chemin que nous avons pris, remet en cause beaucoup de choses. Ne serait-ce que le Faso Danfani que nous voulons promouvoir, ça fait des marchés en moins pour les industries du textile. Les mets locaux que nous voulons promouvoir, ça fait des marchés en moins pour les industries alimentaires internationales. Notre politique de souveraineté économique remet beaucoup en cause les intérêts de l’impérialisme qui avait fait de notre espace, sa chasse gardée. Et tout cela ne plaît pas aux anciens maîtres de nos espaces », a commenté Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla, exhortant le peuple à tenir bon et à ne pas « être des traîtres du pays ».
Le DOP, comme ligne directrice
Le chef du gouvernement burkinabè invite, par ailleurs, chaque chef de famille à avoir au moins un exemplaire du discours d’orientation politique (DOP), prononcé le 2 octobre 1983 par le capitaine Thomas Sankara.
« Il ne suffit pas de l’avoir comme décoratif et faire-valoir, mais de l’avoir et s’en approprier. Sinon, vous ne pourrez pas comprendre non seulement la marche actuelle de notre peuple, mais la marche du peuple africain et du monde », recommande-t-il.
Le Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla s’est également attardé sur l’éducation, sujet relatif à la rentrée scolaire qui s’est effectuée le 1er octobre 2024 au Burkina Faso.
« Je souhaite que vos enfants, qui vont aller à l’école, aillent pour apprendre non seulement à lire, mais aussi la connaissance et l’éducation. L’enseignement n’est pas une éducation ; tu peux avoir toutes les connaissances du monde, et ne pas être éduqué. L’éducation, nous la connaissions, sans école. Dans nos familles traditionnelles, il y avait le système d’éducation, qui consistait à rendre l’enfant utile à lui-même, utile à sa famille, utile à sa société. L’enseignement peut vous donner des connaissances sans que vous soyez ni utile à vous-mêmes, ni utile à votre famille ni utile à votre société. L’éducation, c’est comme un arbre. L’arbre pousse par la racine, le tronc et les feuilles rayonnent et les gens peuvent récolter les fruits. C’est cela l’éducation ».
Privilégier l’éducation à la connaissance
Aux enseignants et aux parents, il a demandé de contribuer à l’éducation des enfants. « Que vos enfants ne soient comme de simples pintades, qui vadrouillent, sans repères. Un enfant bien éduqué, circule bien sur la route ; il ne circule pas n’importe comment. Un enfant bien éduqué respecte ses enseignants et ses supérieurs. Un enfant bien éduqué respecte ses parents. Dans l’éducation, il n’y a pas de honte, parce qu’il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes personnes. Il y a des parents, une fois que l’enfant est à l’école, on le laisse aux enseignants. Les enseignants n’éduquent pas les enfants, ils leur donnent des rudiments de connaissances. C’est à vous dans les familles d’éduquer vos enfants ».
Le Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla demande avant cela aux enseignants de s’éduquer eux-mêmes. « Si vous n’êtes pas éduqués, quelle éducation allez-vous donner à vos enfants ? », s’interroge-t-il.
Car, « l’évolution du monde a connu plusieurs étapes. Il y a une étape où les plus forts étaient les guerriers, les combattants, comme les gendarmes qui sont ici-là. Ce temps est passé. Les dominateurs du monde actuel, ce sont ceux qui ont la puissance économique, c’est pour cela que vous voyez les puissances comme les États-Unis, etc., qui dominent le monde. Nous sommes en train de glisser vers une autre étape, et dans cette étape, ceux qui domineront le monde, seront ceux qui auront la connaissance », a conclu le Premier ministre Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla.
Source : Lefaso.net et Mibiamafrica.