L’homme politique et président national du Sdf, l’un des plus grands partis de l’opposition camerounaise, fait l’objet des attaques ininterrompues et sans autre pareil de ses concurrents, de certains groupes politiques et sociaux, accompagnés dans leurs sales besognes par quelques médias chargés de véhiculer et faire perpétrer cette animosité.
Inédites. Les attaques que subit depuis quelques années Joshua Osih sur la scène politique camerounaise. Le parlementaire, par ailleurs, président national du Social Democratic Front (SDF), élu le 28 octobre 2023 au récent congrès de ce parti politique de l’opposition est l’objet de lynchage sans précédent. Non pas du parti au pouvoir supposé être son principal adversaire comme beaucoup pouvait l’attendre, mais plutôt d’autres groupements politiques et leurs adjuvants sociaux dont certains nouvellement venus dans l’arène politique convoitent le glacier électoral (Ouest et Littoral) contrôlé jusqu’alors par le Sdf.
Dans leur soif de positionnement et d’appétit ainsi affiché, tous les coups sont permis. Parfois au-delà de l’éthique prescrite en politique. Le Osih basching devenu une constance dans certains formations politiques comme le Mrc et ses acolytes ou les membres issus des groupes sociaux auxquels il s’appuie, s’inscrit sur trois éléments.
D’abord sur la contestation par une franche du SDF du choix porté sur Joshua Osih par la direction du parti d’alors comme candidat aux présidentielles de 2018. Un choix qui était d’ailleurs présenté comme une première au Cameroun qu’un leader de parti à l’envergure de John Fru Ndi renonce à une candidature au profit d’un candidat plus jeune.
Mauvais perdants
Malheureusement, quelques mauvais perdants qui pensaient contrôler le mouvement après le départ de son leader charismatique et qui ont du mal à digérer leur défaite, ont commencé à distiller les rumeurs les plus abjectes sur la personne de Osih. Rumeurs qui consistent à fragiliser l’homme, le frapper psychologiquement, le diaboliser ou dénigrer ses propos pour qu’il n’ait plus de crédibilité auprès de ses militants et de l’opinion.
Le score du candidat Joshua Osih à la présidentielle de 2018, le plus faible de l’histoire du SDF leur donne de la graine à moudre. Il est assimilé à une incapacité de ce dernier à fédérer un maximum de gens autour de sa personne. Comme quoi, il ne serait pas l’homme de la situation et celui appelé à conduire aux destinées de ce parti.
Pourtant, ce score, il omette exprès de le dire, est lié non seulement à un contexte de guerre civile dans le NoSo où le SDF a toujours fait le bon résultat mais aussi au départ de plusieurs militants de ce parti politique allés rejoindre par affinité tribale et non pour des raisons idéologiques les rangs du MRC dont le leader appartient à leur aire géographique à qui ils ont décidé de donner leurs voix. Un vote non seulement de protestation à l’endroit d’un leader dont ils ne se reconnaissent plus mais aussi une volonté manifeste de pousser vers l’avant leur nouveau meneur. Sauf que le mensonge passe, la vérité reste. Leur plan de déstabilisation du parti ainsi que celui qui le porte, bien que dissimulé au début, a fini par se faire connaître au grand jour. En plus, beaucoup de militants, malgré ces départs enregistrés, sont restés pour faire vivre le parti. Ils ont compris que ce n’est pas dans un regroupement ethnique qu’on peut espérer changer les choses mais dans les mouvements à caractère national où toutes les composantes sociologiques du pays sont représentées.
Bouc émissaire
L’autre élément sur lequel se repose le bashing anti-Osih est celui d’un leader corrompu collé au président du Social Democratic Front qu’ils accusent de pactiser avec le pouvoir en place. Il est avancé, pour soutenir cet argumentaire, le contrat d’entretien de la flotte présidentielle dont bénéficie le président national du SDF.
Cette autre accusation a fait de Joshua Osih un bouc émissaire sur lequel sont déversées toutes les frustrations d’un groupe. Au sein de l’opinion, on a du mal à comprendre que ce soi-disant bouc émissaire est plutôt une victime d’un acharnement sans nul autre pareil.
« En quoi la casquette d’opposant politique dans une démocratie et les divergences de vue qu’on peut avoir par rapport à la gestion du pays nous assimilent-t-elles à un ennemi du pouvoir ou de celui des personnes en face ? », s’interroge un cadre du SDF.
Josuha Osih est un entrepreneur qui est à la tête d’une filiale, une société de droit suisse nommée Swissport qui fait dans la sécurité aérienne et l’affrètement. Et le but de toute entreprise est de gagner des marchés. Devrait-il laisser une opportunité à son entreprise de se faire de l’argent? C’est avoir des œillères pour les tenants de cette thèse répulsive que les propagateurs ne peuvent d’ailleurs pas prouver. En plus, la personnalité morale sous laquelle est connu Osih ne devrait-elle pas être dissociée de celle d’homme politique qu’il est devenu?
Postures politiciennes
Autre reproche avancée par les adeptes du bashing anti-Osih serait la fermeté du président du Social Démocratic Front à l’endroit des sécessionnistes dans un contexte où les postures politiciennes veulent pour certains qu’on soit complaisant vis-à-vis des thèses séparatistes et prônent le rapprochement envers ces derniers. Avec qui devrait-il s’accorder ? Ceux qui passent le temps à égorger leurs propres compatriotes et appellent à la destruction de l’Etat ?
Cette vague de rumeurs, critiques, mensonges et préjugés sont relayées par quelques médias audiovisuels et écrits qui s’inscrivent dans cette lapidation dont certains en ont fait d’ailleurs un fonds de commerce. Notamment, les médias dont la proximité avec le Mouvement de Renaissance du Cameroun (MRC) est assez reconnue. Le groupe Equinoxe, Balafon, Jeune Afrique pour ce qui de l’international et autres. Ils ont banni tous les militants du SDF proches de Joshua Osih de leurs antennes où les membres du groupe de 27 exclus du parti ont pignon sur rue. C’est clair. L’objectif de cette machination étant de casser du Osih pour mettre en avant Maurice Kamto et déblayer le terrain à ce dernier pour une éventuelle confrontation avec Paul Biya ou d’un autre candidat du parti au pouvoir au cas où celui-ci ne se représenterait pas. La supposée coalition en gestation participe-t-elle à cette manœuvre?
Ce lynchage à l’endroit de l’actuel président du Sdf, d’après Alain Francis Tongo, coordonnateur du parti dans le département du Wouri, ne date pas d’aujourd’hui. Bien que remontant à la présidentielle de 2018, il s’est cristallisé au sortir des municipales et législatives 2020 avec la bataille pour le poste du questeur à l’Assemblée nationale. Le SDF est dans l’incapacité de constituer un groupe parlementaire. Jean Michel Nintcheu qui occupe ce poste, en tant que vice-président du groupe qui lui vaut une triple rémunération d’un député de base, veut le conserver. Malheureusement pour lui, John Fru Ndi, alors président national du SDF à l’époque, choisit le 1er vice-président du parti en la personne de Joshua Osih pour être questeur. C’est le début des hostilités. Le turbulent député du SDF du Wouri-Est dans le Littoral, déçu, bat en rappel quelques affidés pour constituer un syndicat de la haine contre Osih. Ajoutés à ceux-là, le groupe des 27 exclus du parti qui, de l’extérieur, entretiennent aujourd’hui cette animosité.
Heureusement, la nouvelle stratégie du SDF et de son nouveau président qui consiste à parler à tous les camerounais aussi bien dans leur transversalité que dans toutes leurs strates sociales d’où son rapprochement avec les syndicats, a contribué à déconstruire quelques-unes de ces contrevérités.
La preuve, le SDF présente un visage de plus en plus reluisant. Le congrès tenu au mois d’octobre 2023 dernier à Yaoundé qui a porté Joshua Osih à la tête du parti avec une avance considérable de 600 voix sur son concurrent immédiat en est une parfaite illustration. Sur 2400 délégués attendus qui représentent toutes les circonscriptions administratives du Cameroun, il y a eu 2200 délégués qui ont répondu présent. Sans compter les délégations venues de l’extérieur dont celle du Parti des peuples africains (PPA) de Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire et tous les exécutifs des mouvements politiques et associations à l’intérieur du pays. Un succès sur le plan de l’organisation et populaire sur lequel quelques esprits retors ont toujours eu à redire.
Transition paisible et pacifiste
Avant cela, les renouvellements au sein ce parti dans son bastion du Littoral au cours desquels Jean Michel Nintcheu a été remplacé par Théophile Kwapnang, l’ancien maire de Douala 3ème se sont déroulés dans un climat paisible sans beaucoup de bruits. Une raison suffisante pour montrer l’engouement et l’Etat d’esprit qui y règne.
L’ancien conseiller municipal du SDF dans le Ndiang, aujourd’hui député du Wouri-Centre et ancien candidat aux présidentielles a toujours été contre le confinement géographique en politique dans lequel ses adversaires sont englués. Un confinement qui a toujours joué en faveur du parti au pouvoir qui tend à présenter les partis d’opposition comme des regroupements régionaux voire ethniques. « On ne peut pas critiquer ceux qui nous dirigent d’une chose et tomber dans les mêmes travers. A plus forte raison ceux qui prétendent gouverner le pays autrement », s’indigne Alain Francis Tongo.
Sous d’autres rapports, le leader actuel du SDF, qui a fait ses humanités aussi bien en zone francophone qu’en zone anglophone et manie parfaitement les deux langues, perçoit le clivage anglophone-francophone comme une question subsidiaire. Il voit la solution de ce problème dans l’amélioration de gouvernance mais aussi dans la mise en place des institutions fédérales incluses dans le projet politique de son parti.
La haine peut fédérer mais elle n’est pas un projet politique. La preuve, le G 27 et les autres qui ont fait de cette pratique, leur exercice privilégié se sont aujourd’hui disloqués. Jean Michel Nintcheu a lancé son parti le Front pour le changement au Cameroun (FCC). L’honorable Emmanuel Yoyo et Jean Tchomeulou, ex-secrétaire général du Sdf, sont prêts à lancer leur propre mouvement. De quoi minimiser leurs agissements à l’endroit de ce jeune leader plein d’avenir même s’il faudra que son parti en tienne compte dans sa nouvelle stratégie.
Félix EPEE.