C’était au cours d’une conférence de presse associée à une session d’écoute qui a eu lieu le 17 avril 2025 dernier au restaurant Le Boj à Bonanjo Douala.

« Wase », c’est le nom du nouveau bébé du couple Françoise et Milla dont le public a suivi les vagissements le 17 avril dernier à Douala.
Les triplets dont deux slows et un makossa regroupés dans un maxi-single issus d’une grossesse gériatrique voulu et décidé par le couple après la naissance de leurs premiers enfants « Nyotèlemba » et « Massoma » respectivement en 79 et 81.
Françoise et Milla, les géniteurs, ayant renoué officiellement avec la procréation, sont face au public. Théodore Kaesse, le modérateur plante le décor. Comme mise en bouche en première partie de cette conférence de presse avant les premiers échanges, l’émission du premier cri en vidéo de « Ndol’ango » suivi de la version audio de « Wase », deux bébés de ce maxi-single, aux grands plaisirs des parents et de l’assistance.
Conquérir l’aire du temps
Resté égal à lui-même, le couple ne s’est pas totalement écarté de son registre. Avec les thématiques liées à l’amour dans ses chansons qui ont fait son succès qu’il incarne curieusement lui-même dans la vie courante (53 ans de vie commune), il essaie de conquérir l’aire du temps.

Les sons de violons synchronisés à ceux du piano, résultat d’une collaboration fructueuse avec le saxophoniste et arrangeur Marius Dossou, accompagnent dans « Wasè » la voix passée au baryton de Jean Pierre et celle de Françoise restée fluette malgré le poids du temps. Apportant ainsi à ce titre phare une touche originale et inattendue se rapprochant presque du classique et du lyrisme.
Mieux vaut tard que jamais
Le public diversifié, composé de quelques nostalgiques et de jeunes curieux de découvrir ce duo mythique des années 80 dont ils ont attendu parler mais connaissent à peine les œuvres, est désormais fixé. Il est partagé entre comparaison, confirmation et progression pour les premiers et la curiosité et découverte pour les seconds.
Toto guillaume, l’un des témoins du début de la carrière de ce jeune couple à l’époque au côté de Vicky Edimo, s’en souvient comme hier. Il se dit heureux et ravi de savoir que ces derniers se soient enfin décidés de se relancer après plusieurs tentatives à l’époque de les forcer la main, en vain. « Le chemin a été certes long. Malgré la multiplicité des épreuves, ils ont fini par comprendre que l’art qu’ils ont choisi est un vecteur qui permet à la vie de se réaliser. Mieux vaut tard que jamais. Ils peuvent enfin dire waouh en s’écoutant. », a déclaré l’ancien capitaine, arrangeur et producteur de l’équipe nationale du makossa, un groupe de musiciens camerounais auquel étaient mêlés quelques africains et caribéens qui participait à la réalisation de presque tous les albums des années 70 et 80.

Un petit détour dans le passé pour rafraîchir la mémoire des uns et des autres avec Marius Dossou au piano, est fait dans la deuxième partie de cette conférence, avec « Nytotèlè mba ». Repris en cœur par le couple. Il est rejoint par Papa Zoé qui interprète en sonate « Massoma », un des grands succès du duo qu’il a eu à reprendre et redonner vie pendant que le couple observait sa longue pause après l’enfantement de ces deux bébés qui l’a révélé au grand public. Survient ensuite le cri de « Muléma », un makossa soft sorti des mêmes entrailles. C’est de l’émerveillement devant ces belles mélodies et beautés qui illuminent le restaurant Le Boj cet après-midi.
Concrétisation d’une vision artistique
Comment peut-on proposer un travail d’aussi grande qualité dans un environnement bruyant où on ne sait plus distinguer le faux du vrai et le beau du laid ? S’interroge un journaliste dans la salle.
« C’est un choix » répond Jean Pierre Milla. Une concrétisation autrement dit d’une vision artistique à travers laquelle le duo veut à tout prix se démarquer. Par ailleurs, un défi pour son producteur Jean Jacques Kotto via Essaca, Ecole supérieure spéciale d’Architecture du Cameroun, dont le couple doit son retour, qui n’a pas lésiné sur les moyens pour mettre les artistes dans les conditions idéales de travail.

Ce nouveau bébé, première délivrance d’une grossesse dont trois autres petits sont encore en gestation pour faire le compte total de six de album avenir, nous fournit des outils puissants susceptibles de libérer tout le potentiel du duo pour toucher un public mondial tout en resserrant les liens avec ses fans .
Déjà disponible à la Fnac à Douala et dans plusieurs autres points de ventes au Cameroun, « Wase » conçu après plusieurs années d’attente, ne demande qu’à être découvert. Plusieurs soirées dédicaces sont en vue. Ainsi que des dates de production en spectacle du couple ici et ailleurs, a indiqué Achille Kotto, Directeur artistique en charge de la promotion de l’album. Ça y est. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Et rendre grâce aux ancêtres d’avoir gardé ce couple en vie pour lui permettre de nous accoucher d’autres beaux enfants. Alors, avec cette vulgarisation, faisons en sorte que cela se fasse davantage.
Félix EPEE.
