C’est la principale information qui secoue le landerneau politique ivoirien à un an des élections présidentielles 2025 dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Ce n’est plus la sérénité dans le camp Ouattara. Selon le quotidien Africa Intelligence dans sa publication du 10 novembre 2023, cette agitation est perceptible depuis la candidature lancée par le banquier et ancien patron du Crédit Suisse, Tidjane Thiam, dans la course à la succession à la présidence du PDCI de Henri Konan Bédié, décédé.
Par ailleurs, le quotidien a évoqué, l’enregistrement audio entre Tidjane Thiam et Emmanuel Macron dont l’existence se murmure au sommet de l’état ivoirien depuis trois ans et qui a refait avec cette candidature.
En effet, Alassane Ouattara soupçonne Paris, depuis l’apparition de ces échanges audio, d’adouber l’ancien ministre des plans de Côte d’Ivoire pour l’élection présidentielle de 2025 au détriment de sa propre candidature. D’autres personnes voient en ces manœuvres, une punition d’Emmanuel Macron à l’égard d’Alassane Ouattara qui a renoncé à l’intervention militaire au Niger pour rétablir le président déchu Bazou. Intervention orchestrée par la France dont il était pourtant l’un des animateurs mais s’est vu presqu’isolé après le volte-face de ses collègues va-t’en-guerre de la CEDEAO. Une attitude considérée du côté de l’hexagone comme une infidélité voire un refus d’un retour à l’ascenseur de celui qui doit tout à la France qui l’a installé au pouvoir par les coups de canon.
Des accusations que nie Paris comme il est de coutume dans ses agissements mais ne sont pas pris à la légère par le pouvoir d’Abidjan.
On comprend pourquoi depuis l’interception de cet enregistrement, Tidjane Thiam qui vit entre la capitale ivoirienne et les Etats-Unis est l’objet de nombreuses attaques de la part des proches de Ouattara. Mais en véritable pion pour avoir flirté avec le camp d’en face, il semble être préparé.
Si on observe l’agitation du pouvoir d’Abidjan à l’égard de cet ancien patron du Crédit Suisse alors qu’il n’est pas encore président du PCDI, on s’imagine ce qu’il en sera dès qu’il occupera ce poste et se présentera comme prévu à la course pour la magistrature suprême de son pays. La bataille s’annonce donc rude. On suspecte dès lors tous les scénarios. Celui d’empêcher Tidjane Thiam de briguer la présidence du PDCI en finançant d’autres potentiels candidats à la tête de ce parti par le pouvoir en place, un emprisonnement suite à des dossiers l’incriminant qui peuvent être montés de toute pièce ou une possible élimination physique par les proches d’Alassane Dramane Ouattara. Des pratiques courantes et bien connues qui ont déjà fait leurs effets par le passé dans le milieu politique ivoirien. Entre temps, les deux camps qui se connaissent suffisamment, se regarde en chiens de faïence ou pour le dire autrement, s’observe avec des poignards bien aiguisés.
Adrien Massoma.