Le nommé Gaston Ngando Mpondo Mpondo âgé de 70 ans qui n’est rien d’autre que l’époux de la défunte a été interpellé par la division de la police judiciaire de Bonanjo dans la journée du 16 octobre 2024 à Douala.
C’est l’émoi et la grande stupéfaction du côté du collège King Akwa à Douala, quartier et lieu de résidence de Sassi Bekombo Kouo Florence. Trois mois après la mort et l’inhumation le 24 août dernier de cette femme de 68 ans, le principal suspect, qui s’est avéré être son époux, a été arrêté dans l’après-midi du 16 octobre 2024 à Douala.
Retrouvée morte dans des conditions suspectes le 10 juillet 2024 à son domicile, Dame Sassi Bekombo est transportée directement pour la morgue de l’hôpital Laquintinie à Douala par Gaston Ngando Mpondo Mpondo, son époux, sans alerter les voisins, ni informer les membres de sa famille qui habitent pourtant les environs de cet établissement hospitalier. Ceux-ci sont informés après l’accomplissement de toutes les procédures inhérentes au dépôt du corps à la morgue. Une démarche contraire à la tradition sawa dont est originaire le couple qui veut qu’un minimum de membres de la famille soit réuni du côté de la femme, comme du côté l’homme pour constater le décès, si possible en présence d’un médecin légiste, avant de transporter le corps à l’hôpital. Des exigences minimes imposables au couple dans nos traditions africaines bien que la loi donnant au conjoint en vie le droit sur le corps.
La famille de la défunte qui n’entend pas la chose de cette oreille et convaincue que leur mère et fille ne souffrait d’aucun malaise a introduit une requête le 29 juillet 2024 auprès du procureur du Tribunal de Grande Instance du Wouri.
Le procureur, à son tour, charge le chef de la division de la police de la région du Littoral de requérir l’hôpital Laquintinie de Douala aux fins d’une autopsie et à l’effet de déterminer la cause réelle du décès de Sassi Bekombo Kouo Florence.
Suite à cette autopsie et contre toute attente, surtout contrairement aux dires de Gaston Ngando Mpondo Mpondo qui a voulu faire passer le décès de son épouse pour naturel, il a été révélé que celle-ci a été tuée par strangulation.
Mais qu’est-ce qui aurait pousser GNMM à poser un acte aussi crapuleux à l’endroit d’une femme avec laquelle il a passé plusieurs dizaines d’années de vie commune?
D’après nos enquêtes, une dispute par rapport à l’argent serait à l’origine de ce meurtre. En effet, Dame Sassi Bekombo Kouo venait de recevoir une importante somme d’argent issue de ses revenues locatives familiales après une signature d’un contrat emphytéotique sur un immeuble bâti à Akwa. Son mari voulant mettre la main sur ce pactole, rencontre une résistance de son épouse qui lui reproche depuis un moment des infidélités et le manque de considération à son égard.
Furieux, il ne digère pas voir cette femme qu’il a connue docile et cédant habituellement à ses désirs lui résister. En guise, de rappel, le couple Ngando Mpondo bien que marié depuis de longue date n’a pas fait d’enfants. Les seuls enfants à leur charge sont ceux du mari dont l’épouse s’occupe et paie la scolarité depuis le bas âge jusqu’à leur cycle universitaire. Elle fait montre de cette même générosité également à l’égard de son mari à qui elle apporte régulièrement ses soutiens financiers dans différents domaines. Par exemple, la construction de sa maison passée de planches en briques et la voiture nouvellement acquise qui lui a été offerte par cette dernière.
D’après nos fins limiers, l’acte posé par GNMM passerait donc pour prémédité au regard de la situation d’angoisse dans laquelle il se trouve de se voir perdre tous ces privilèges . La preuve, à peine le décès survenu , il est le premier à aller à la banque pour s’enquérir de l’état du compte de sa femme. Information qui lui a été refusée en l’absence d’un jugement d’hérédité en sa possession. Il s’est par la suite précipité à Limbé toucher les loyers des biens laissés par sa feue épouse. Même de ce côté, les vannes lui seront fermées.
Ce qui paraît le plus curieux, avant de transporter le corps pour la morgue, il décide unilatéremment d’ôter la dépouille de son épouse de ses habits tâchés de sang au moment du crime pour lui arborer les vêtements neufs. Question d’effacer les traces. Mais avec l’aide de qui? Quand on sait qu’un corps inerte est difficilement manipulable par une seule personne.
Que dire par rapport à cette attitude de Sieur Gaston Ngando? Car, au lieu de s’indigner du décès de son épouse et s’interroger sur le vide que laisse cette dernière, la seule chose qui l’interresse, c’est son argent. S’imaginait-il un seul instant de pouvoir s’accaparer des biens dont il n’est pas ayant droit?
Même dans le cadre de communauté des biens, aucun conjoint ne peut se prévaloir interjeter dans les affaires de l’autre, surtout celles acquises avant le mariage.
Malgré tous ces éléments qui ont amèné les enquêteurs à le suspecter, l’incriminé tentera de les conduire sur des fausses pistes. II évoquera même un possible empoisonnement de son épouse par des amies pendant une réunion à laquelle elle aurait prise part. Rien de tout cela ne sera constaté dans les resultats de l’autopsie. En plus de nombreuses versions incohérentes et contradictoires données par ce dernier pour se défendre le mettront en déroute. Malgré tout, il continue de nier les faits. De quoi s’enfoncer d’avantage.
Sur la base des conclusions et des indices concordants reposés sur des éléments solides obtenus pendant de son audition par la police , un mandat d’arrestation est émis à son endroit. Il est gardé à vue à la police judiciaire de Bonanjo à Douala et présumé avoir commis un acte d’assassinat de son épouse. Ce, en attendant d’être transféré à la prison de New-Bell et comparaître devant le juge. Affaire à suivre.
Norbert Takam