Il a exprimé ce vœu au cours d’une rencontre internationale sur les villes durables africaines qui s’est tenue du 14 au 16 décembre 2023 à Douala.
« La ville durable africaine : entre réalité et utopie », c’est le thème d’un colloque international organisé dans la décade de ce mois de décembre par la mairie de Douala 1er en partenariat avec l’Union européenne.
Cette rencontre qui a réuni plusieurs experts et universitaires provenant de plusieurs pays africains et européens, y compris les chefs traditionnels, a permis de discuter sur les grands axes d’orientation à prendre en compte pour dimensionner la ville africaine subsaharienne de demain afin qu’elle soit en cohérence avec la pensée négro-africaine.
Plusieurs universitaires de disciplines variées ont ainsi apporté leur contribution dans ce débat fort riche sur le concept de ville durable en contexte négro-africain. De manière unanime, les chercheurs se sont accordés qu’il faille absolument et urgemment penser à la transition des villes africaines vers le développement durable à condition que ce dernier soit ancré dans les valeurs noires africaines. Ce qui se traduit, selon le Prof. Anne Marlyse Kouadio, experte en géographie de la population de nationalité ivoirienne, par un fondement sur notre ancestralité à travers laquelle ressort à côté de toute les activités de nos villes une identité culturelle africaine.
Il émerge aussi de cette rencontre, un besoin de fortement impliquer les chefs traditionnels dans le dimensionnement de la ville africaine de demain. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la rencontre des chercheurs à la fin du colloque au Palais du roi d’Akwa. Invités par le maître des lieux, ces derniers ont ainsi présenté les résultats du colloque au Roi, Louis Din Dika, qui a par la suite demandé que la réflexion puisse continuer, dans ce sens.
Africaniser l’urbain
Le Roi a par ailleurs énuméré un ensemble d’insuffisances, et plaidé pour une exigence morale pour la recherche africaine qui devrait être orienter sur les villes africaines de demain qui ne peuvent devenir, si on ne fait pas attention, un cimentière d’autodestruction des villages conçus par nos ancêtres au détriment d’une pratique de l’urbain très occidental.
« Il faut africaniser l’urbain dans le respect des principes du développement durable », a déclaré Louis Din Dika.
Le roi souhaite être informé sur la suite des travaux de recherche et demande au maire de la commune de Douala 1er qui a organisé cette rencontre internationale, de continuer dans la même mouvance.
Toutefois, elle doit progressivement matérialiser les acquis du colloque dans ses politiques publiques de développement local. L’une des résolutions fortes de ce colloque est de continuer la réflexion sur cette question sur le plan africain en produisant des connaissances pertinentes sur la ville durable négro-africaine. Le prof Esoh Elame a été désigné par ses pairs comme coordonnateur de ce réseau africain de chercheurs pour le dimensionnement de la ville africaine durable .
Félix EPEE
