Massacre à Gaza : La Namibie dénonce le soutient de l’Allemagne au génocide israélien.

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La Namibie, par la voix de son président Hage Geinbog, a riposté avec vigueur à la décision de l’Allemagne de défendre devant la Cour internationale le génocide actuellement perpétré par Israël à Gaza.

Une fois de plus l’Allemagne se met du mauvais côté de l’histoire. Le gouvernement allemand a choisi de soutenir comme il a fait par le passé en Namibie, le génocide perpétré par l’armée israélienne contre le peuple palestinien devant la Cour internationale de justice de La Haye.

« C’est sur la terre namibienne que l’Allemagne a commis le premier génocide du 20e siècle, dans les années 1904-1908, génocide au cours duquel des dizaines de milliers de Namibiens innocents sont morts dans des conditions particulièrement inhumaines et brutales », a déclaré samedi Hage Geingob, président de cette nation de l’Afrique du Sud-Ouest.

« À ce jour, le gouvernement allemand n’a toujours pas expié entièrement le génocide qu’il a perpétré sur le sol namibien. »

« Au vu de l’incapacité de l’Allemagne de tirer les leçons de son histoire horrifiante », Hage Geingob a sévèrement dénoncé la « décision choquante » de Berlin de rejeter « l’accusation moralement fondée formulée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, disant qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza ».

« Devant la Cour internationale de justice, le gouvernement allemand a choisi de défendre les actes génocidaires et passablement horribles du gouvernement israélien contre les civils innocents à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés », a déclaré le dirigeant namibien. « Moralement, l’Allemagne ne peut exprimer son engagement envers la convention des Nations unies contre le génocide, y compris son engagement à expier le génocide en Namibie, tout en soutenant l’équivalent d’un holocauste et d’un génocide à Gaza », a ajouté Hage Geingob.

LE Chanclier allemand, olaf scholz, a la mode Moshe Dahan, ancien ministre de la defense et patron de la diplomatie israëlienne respectivement en 1967 ET 1977 pendant la guerre de six jours et celle de kipour.

Le soutien de Berlin est bien plus que diplomatique et juridique. Depuis qu’Israël a entamé son génocide à Gaza, l’Allemagne a multiplié par dix ses exportations d’armes à destination de Tel-Aviv.

La déclaration du président Geingob a été publiée sur les comptes Facebook et X liés au site internet officiel de la présidence namibienne.

Un massacre d’une ampleur sans précédent

Jeudi passé, l’Afrique du Sud a présenté son très solide dossier au cours d’une audience publique devant la Cour internationale de justice – appelée également la Cour mondiale – de La Haye.

Israël a répondu vendredi par toute une litanie de mensonges, de distorsions et d’excuses pour son extermination massive des Palestiniens qui, jusqu’à présent, a tué plus de 23 000 personnes, en a blessé des dizaines de milliers de plus et a systématiquement détruit le système des soins de santé de Gaza et nombre d’autres infrastructures civiles.

Des milliers d’autres personnes sont portées manquantes sous les décombres.

« L’armée israélienne tue des Palestiniens à un taux moyen de 250 personnes par jour, ce qui dépasse de très, très loin le nombre quotidien de victimes de tout autre conflit majeur de ces dernières années », a déclaré Oxfam la semaine dernière.

Le nombre moyen de morts par jour à Gaza est sensiblement plus élevé que celui de tout autre récent conflit armé important, comme en Syrie (96,5 morts par jour), auSoudan (51,6), en Irak (50,8), en Ukraine (43,9) en Afghanistan (23,8) et au Yémen (15,8), estime l’ONG caritative dont le siège se trouve au Royaume-Uni.

« En sus de ce nombre de morts déjà passablement horrible, bien plus de personnes encore pourraient mourir de famine, de maladies évitables, de diarrhée et de froid » a ajouté Oxfam.

« Il est inimaginable que la communauté internationale soit témoin du pire taux de létalité d’un conflit au 21e siècle, tout en continuant de bloquer les appels à un cessez-le-feu » a déclaré Oxfam.

L’Allemagne soutient un génocide – une fois de plus !

Et, pourtant, le jour même où les représentants d’Israël ont nié cette réalité délibérément orchestrée devant les juges de la CIJ, l’Allemagne rejetait le dossier de génocide constitué par l’Afrique du Sud contre Israël comme étant « non fondé » et a exprimé son souhait d’intervenir dans les procédures juridiques afin de soutenir Tel-Aviv.

lE PRESIDENT NAMIBIEN HAGE GEINGOG A VERTEMENT DENONCE LE SOUTIEN ALLEMAND A ISRAËL.

Le président Geingob de la Namibie a invité instamment Berlin « à reconsidérer sa décision intempestive d’intervenir en tant que tierce partie dans la défense et le soutien des actes génocidaires d’Israël devant la Cour internationale de justice ».

La Namibie a d’autres bonnes raisons d’accorder à la Cour internationale de justice le respect que lui refuse l’Allemagne.

La décision de la cour, en 1971, disant que l’occupation de la Namibie par l’Afrique du Sud était illégale, a été perçue comme un moment clé dans le long combat de la Namibie pour sa libération de la barbarie de la domination coloniale européenne – finalement concrétisée en 1990 par l’indépendance vis-à-vis du régime suprématiste blanc de Pretoria allié à Israël.

Un génocide allemand en Afrique

Alors que l’Allemagne est surtout connue pour son génocide de millions de Juifs européens, de Roms et d’autres au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle n’en était pas à son premier génocide, comme l’a rappelé le président Geingob à l’Allemagne.

Au début du 20e siècle, des colonialistes de peuplement allemands ont mené des campagnes d’extermination dans plusieurs parties de l’Afrique.

« Au Tanganyika, entre 1891 et 1898, les Allemands ont tué jusqu’à 150 000 Wahehes qui s’étaient révoltés contre le colonialisme allemand et, en Namibie, entre 1904 et 1907, ils ont tué au moins 65 000 Héréros (soit entre 75 et 80 pour 100 de la population héréro) et quelque 10 000 Namas (entre 35 et 50 pour 100 de la population nama) », fait remarquer Joseph Massad, professeur à l’Université de Columbia.

L’Allemagne a fait de sonsoutien inconditionnel à Israël – y compris en lui fournissant des armes et en lui offrant des milliards de dollars – un élément central de sa politique identitaire et étatique, et Berlin continue de réprimer par la violence la moindre expression de soutien aux Palestiniens.

Il convient de remarquer que l’Allemagne considère son important soutien à Israël comme des « réparations » pour l’Holocauste, même si Israël n’existait pas à l’époque et n’en a pas été la victime. Ce furent les Juifs européens, les véritables victimes du gouvernement allemand génocidaire et de ses partenaires européens collaborateurs au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Les « réparations » allemandes et les armes fournies à Israël depuis les années 1950 ont permis à Israël de continuer àdéposséder et coloniser les Palestiniens de leurs terres et, aujourd’hui, de perpétrer un génocide contre eux.

Mais ce n’est que la mise en équation antisémite par l’État allemand de tous les juifs avec Israël qui permet que cette complicité avec les crimes de Tel-Aviv à l’encontre de la population autochtone de la Palestine soit présentée comme une « expiation » des crimes de l’Allemagne à l’encontre des Juifs européens.

Une reconnaissance faible et

L’Allemagne tardive a reconnu tardivement que ses crimes en Namibie constituaient un génocide – un aveu prononcé sous forme d’« excuses » en mai 2021, soit plus d’un siècle après les faits.

Mais, tout en ayant consacré un montant dérisoire de 1,3 milliard de USD à des projets de « développement » en 30 ans, l’Allemagne refuse obstinément de payer des réparations à la Namibie  une position que les descendants héréro et nama des victimes du génocide allemand contestent en justice.

Cette prétendue aide au développement promise à la Namibie par l’Allemagne s’élève à quelque 43 millions de USD par an, ce qui constitue une fraction infime, soit dit en passant, des 8 milliards de USD d’armement dépensés par Berlin au profit de l’Ukraine depuis 2022.

Il est possible que la meilleure explication des deux poids et deux mesures racistes appliqués par l’Allemagne envers la Namibie, sans parler de son entier soutien au génocide sioniste en Palestine, reste celle fournie par Aimé Césaire dans son « Discours sur le colonialisme ».

Césaire écrit qu’avant que les Européens aient été victimes du nazisme, « ils étaient ses complices ; et ils toléraient ce nazisme avant qu’il ne leur soit infligé ; ils l’absolvaient, ils fermaient les yeux dessus, ils le légitimaient parce que, jusqu’alors, il n’avait été appliqué qu’à des peuples non européens ».

«Le fait que, pour Césaire, les guerres et l’holocauste nazis étaient un colonialisme européen tourné vers l’intérieur (introverti, en quelque sorte, NdT), est assez vrai »,fait remarquer Massad. « Mais depuis la réhabilitation des victimes des nazis en tant que blancs, l’Europe et ses complices américains ont poursuivi leur politique nazie consistant à visiter les horreurs des peuples non blancs un peu partout dans le monde, en Corée, au Vietnam et en Indochine, en Amérique centrale et du Sud, en Afrique centrale et australe, en Palestine, en Iran et en Irak et en Afghanistan. »

C’est la raison pour laquelle l’Allemagne ne perçoit pas la moindre contradiction entre son autoflagellation constante quant à son passé d’assassinats à l’échelle industrielle des Juifs européens et son entier soutien aux assassinats à l’échelle industrielle perpétrés de nos jours par Israël sur les Palestiniens.

Source: Investig’Action. Le titre et le chapeau sont de la rédaction.

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