L’hebdomadaire « panafricain », en réponse à l’accusation de désinformation et du chantage par Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso, s’est illustré, comme dans ses habitudes, dans la négation, le lynchage et le soutien à l’impérialiste en Afrique.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso a donné un coup de pied dans la fourmilière. Le 20 mars 2025 alors qu’il présidait l’inauguration d’une cimenterie dans la région du plateau central dans son pays, il en a profité pendant son discours pour dénoncer le rôle néfaste et des pratiques peu orthodoxes dont sont coutumiers certains médias en Afrique. Désignant nommément Jeune Afrique, il l’a qualifié de menteur et de maître-chanteur qui excellerait dans la désinformation des masses africaines et contribuerait par ces méthodes à maintenir les pays africains noirs dans les abysses. Il a conseillé par ailleurs ses concitoyens à ne plus suivre ces médiamensonges qui contribuent à les désorienter et les éloigner de la bonne information. « Ces médias, je le dis haut et fort, surtout Jeune Afrique, nous ont courtisé au tout début de 2022-2023. Ils sont passés par plusieurs canaux pour nous aborder, pour nous faire payer pour laver notre image, nous avons refusé’, a déclaré Ibrahim Traoré.
L’hebdomadaire « panafricain », non content d’être vilipendé, par la plume de Marwane Ben Yamed, son Directeur de Publication, successeur de son père, sans retenu, dans sa réponse au Capitaine, s’est versé dans les injures.
Fils à papa
Ce fils à papa qui n’a rien fait de lui-même, attendant uniquement que son père s’en aille pour hériter de ses trafics, a qualifié de « diatribes nauséabondes » les propos du président de la transition burkinabé. Le « Bébé doc » n’en s’est pas tenu là. Paraphrasant le discours à charge de Charles de Gaulle du 22 avril 1961 aux lendemains du putsch manqué des généraux à Alger, il a étiqueté les responsables de la transition de » quarteron de soldats incompétents et despotiques » d’avoir pris en otage le Burkina Faso qui, selon lui, continue à poursuivre sa descente aux enfers.

Qualificatif contraire à la réalité. Le capitaine Ibrahim Traoré sortant de l’inauguration d’une cimenterie après il y a quelques mois d’une usine transformation de tomates dans son pays pour lequel les signaux affichent plutôt vert. Quel investisseur aurait pu prendre le risque de s’installer dans un pays aux abîmes si on s’en tient aux élucubrations de Marwane Ben Yamed? En plus, un pays à qui on en imposé une guerre contre les soit disant terroristes et qui est entrain par ses propres efforts mettre hors d’état de nuire tous ces bandits de grand chemin qui l’avaient envahi, pillant, tuant et violant les populations, devrait-il laisser, au non de la liberté, le droit à la libre parole en ce temps critique de guerre? Les responsables de la transition au Burkina Faso en restreignant la parole en cette période critique que vit le pays, ne font pas exception à la règle.
Entorse à la vérité
Depuis la guerre en Ukraine où sont engagées les troupes de l’Otan, tous les médias russe ont été suspendus en France et dans plusieurs pays européens. Tous les analystes accueillis sur les plateaux des chaines de télévisions françaises et européennes vous donnent un seul son de cloche. Evitant ainsi une dispersion dans les objectifs à atteindre contre l’ennemi.
En quoi donc cette démarche observée dans tous les pays en guerre, tel que conçoit Jeune Afrique, devrait-elle être interdite aux autorités burkinabé? C’est cette façon de travestir la réalité et de faire entorse à la vérité par ce média que décrie le capitaine IB. Malheureusement, le père, qui a toujours fonctionné sans état d’âme, a bien initié le fils. Sauf peut-être à comprendre l’évolution du monde et du temps.
Condescendant. L’attitude du Directeur de Jeune Afrique ne surprend pas. Pour ceux qui sont habitués ou connaissent le comportement affiché très souvent par la majorité des nord-africains blancs à l’endroit de leurs frères africains noirs, à qui on a fait miroiter une certaine supériorité due à la clarté de leur peau.
Soutien à l’impérialisme occidental
Se prenant pour tels, beaucoup n’hésitent pas à s’aligner du côté des suprématistes et impérialistes occidentaux qu’ils considèrent comme leurs « semblables ». Faisant fi des abus et cruautés subits de la part de ces derniers dans l’histoire. Cas de l’Algérie s’associant avec son ennemi d’hier la France pour piller le pétrole malien. Le Maroc, la Tunisie et la Lybie, pays où la dignité des migrants subsahariens, sous prétexte de répondre à leur cahier de charge et satisfaire leurs partenaires européens dans la lutte contre l’immigration clandestine, est complètement bafouée. Une maltraitance touchant parfois leurs propres compatriotes à la peau sombre difficilement relayée par les médias.
L’hebdomadaire Jeune Afrique, tenu par un tunisien d’origine, ne déroge pas à la règle. Il est toujours rangé du côté de l’oppresseur au détriment de l’émancipation des peuples africains qu’il est censée pourtant défendre. C’était le cas en 2010 lors de la crise post électorale ivoirienne où ce journal a apporté son soutien au coup d’Etat impérialiste français contre Laurent Gbagbo. Il a pris fait et cause en 2011 pour les forces de l’Otan dans sa guerre contre la Lybie et l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Aujourd’hui, soutient Paul Kagamé malgré de nombreux rapports de l’Onu l’accusant de meurtres et de pillages en République Démocratique du Congo. D’où le questionnement sur cette dénomination « magazine panafricain » a lui attribué par son promoteur Béchir Ben Yamed dont Marwane, le successeur testamentaire serait lui-même incapable de donner une explication à cette position ambivalente. On comprend pourquoi le qualificatif « Intelligent » qui lui avait été rajouté au début des années 2000, a été vite retiré. Ne concordant pas avec ses pratiques.

En effet, pour le patron de Jeune Afrique, c’est du fric qui prime et rien que fric. D’où la déformation ironique de sa dénomination Jeune Afrique par certains subsahariens par « Jeune à Fric ». Aucune valeur, ni éthique. Plus vous en donnez, plus votre image en sort soignée. Y compris celle de votre pays. Très souvent au détriment des peuples des dirigeants que l’hebdomadaire passe son temps à polir. Il n’est pas étonnant de voir ce média attribuer une croissance de 8% dans sa rubrique économique à un pays comme la Côte d’Ivoire pendant qu’une grande majorité de la population croupit dans la misère et le choléra fait ravage dans les quartiers habités par les couches les plus vulnérables pour manque d’eau potable .
Un chantage permanent
Dès que vous cessez d’en donner, le journal revient à la charge. Vous êtes saqué conjointement avec le pays que vous dirigez. Un chantage permanent auquel a refusé de céder Ibrahim Traoré. » Plusieurs chefs d’Etats africains francophones sont tombés dans leur piège », a affirmé lB.
Des centaines de millions de francs Cfa sont ainsi sorti des coffres des palais présidentiels d’Afrique pour payer ces opérations de blanchiment des présidents en mal d’image à ce média. Un argent, selon certains observateurs, si son utilisation était orienté autrement, aurait servi au financement de nombreux projets sociaux qui auraient soulagé les populations de ces pays.
Le capitaine président a plutôt opté de servir son peuple en construisant les routes, usines et hôpitaux. Seul juge à qu’il appartient au regard de son travail d’en dire du bien ou du mal. Est-ce le fait de perdre un client qu’on a longtemps courtisée sans succès où qu’on ait dénoncé publiquement ses pratiques malsaines qui a fait monté la moutarde au nez des responsables de Jeune Afrique ?
Certainement. Car, tout ce qu’on croyait caché, est désormais connu du grand public et relevé au grand jour. La honte!
Faire la cour à une personne est une chose. Avoir son assentiment, en est une autre. En plus, on ne gagne pas à tous les coups. Et il y a des gens qui peuvent facilement céder au chantage, d’autres, pas. Le capitaine Ibrahim Traoré en est ce de cette deuxième catégorie. L’hebdomadaire Jeune Afrique devrait le comprendre. Intégrer dans son logiciel que leur méthode ne marche pas avec tout le monde. Car, à force de persister à chercher à trouver les poux sur sa tête, il contribue plutôt augmenter sa côte de popularité, de surcroît, se rendre ridicule et tomber, comme nous le constatons, finalement dans la gadoue.
Félix Epée
