Cameroun/Orphelinat Cœur de Jésus : Un asile pour enfants en quête d’amour.

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Situé au quartier Mbanguè, non loin de Bonamoussadi, périphérie Nord de la ville de Douala, ce centre d’accueil pour enfants contribue à redonner joie de vivre aux bambins sans parents, à ceux victimes de maltraitance familiaux ainsi qu’aux déshérités dont les géniteurs manquent de moyens pour subvenir à leurs besoins et à assurer leur encadrement.

Il est environ 16 heures. Le soleil ardent de la ville de Douala commence à se faire moins virulent en cette fin du mois de novembre. A quelques encablures du cimetière de Mbanguè, un garage spécialisé dans la réparation des mototaxis obstrue l’entrée d’une rue sablonneuse.  Quelques élèves en tenue de retour des classes, qui y déambulent nonchalamment, visiblement pas pressés de retrouver leur domicile, nous renseignent sur notre destination. « L’orphelinat Cœur de Jésus se trouve à 50 mètres », nous indiquent-t-ils. Rien de magique. Pour trouver un lieu où il y a des enfants, il faut toujours se renseigner auprès d’autres enfants. Entre eux, il y a des connexions.

Un cadre aux règles strictes

Dans ce bâtiment d’un niveau de couleur verte où règne une certaine accalmie, on vit au rythme d’une maison normale avec la seule différence d’être dans un cadre où les règles sont strictes. Prière du matin, petit déjeuner, petits travaux, bain, école, déjeuner, révision des cours, diner et dodo. On est loin de s’imaginer qu’une trentaine de pensionnaires y séjournent. Éric et Jeanine, âgés respectivement de 6 et 8 ans viennent, à notre vue, nous faire des accolades de bienvenue. « Bonjour tonton », lancent-ils avant de regagner leurs installations. Un des encadreurs enregistre notre présence dans un gros registre altéré par l’usage, ainsi que celle de Marcel, jeune orphelin de père venu déposer quelques dons à ses congénères.

Nathalie Bikok, la directrice du centre de retour d’une séance de travail à Délégation des affaires sociales et de celle de la promotion de la femme et de la famille, nous rejoint une heure plus tard à l’accueil. Toute transpirante suite à une petite marche à pied et aux effets de la rudesse de la climat sur le corps, cette dame d’une quarantaine d’années, au teint sombre qui affiche un certain dynamisme et à l’allure plutôt sympathique, s’excuse du retard. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de rencontrer les décideurs. De surcroit ceux dont vos activités en dépendent. Elle a certainement dû subir de longues attentes. Quelques fois justifiées à cause de multiples occupations de nos dirigeants. Parfois, sans raison. Juste pour montrer qu’ils ont du pouvoir.

Un appel à l’aide

La directrice de l’orphelinat Cœur de Jésus, a l’air patiente. Elle ne gère pas les détails. Elle regarde plus, au-delà du soutien technique que lui apporte déjà ces institutions tutélaires, ce qu’elles peuvent lui accorder de plus dans le cadre cette œuvre à caractère purement social. « Les orphelinats ne sont pas subventionnés au Cameroun. Nous vivons des dons et de la solidarité de quelques âmes de bonne volonté et des bienfaiteurs. Ce n’est pas évident. On ne serait faire cette œuvre seule. », souligne Nathalie Bikok.

Un appel à l’aide de la Vice-présidente du réseau des orphelinats de Douala V à l’endroit du gouvernement dont elle attend d’autres soutiens plus importants de même à lui alléger la lourdeur de sa tâche. « Nous avons le loyer à payer. Par ailleurs, nous nous occupons aussi de quelques enfants des déplacés internes issus de la guerre au NoSo. Le chantier est énorme. », indique-t-elle.

Avec cinq encadreurs dont une gouvernante, une femme de ménage, un vigile, un gestionnaire du magasin, elle essaie tant bien que mal à redonner de l’amour perdu et la joie de vivre à ces enfants venus d’horizons divers trainant chacun une histoire particulière. Un travail qu’elle exerce depuis 2018, année de création de l’orphelinat Cœur de Jésus qui a vu passer jusqu’à ce jour 78 enfants en son sein dont deux autistes rejetés par leurs familles. Pour ces cas spécifiques, la directrice du centre amène les autres enfants à les accepter malgré leur handicap.

Le devenir des enfants, une satisfaction morale

« Notre grand plaisir est de voir certains de ces enfants qui étaient sans avenir, retrouver le chemin de l’école et devenir des hommes utiles à la société. Et de voir d’autres sortir de ce lieu de transit entre le moment de détresse et de stabilité pour retrouver leurs familles respectives », déclare dame Bikok. Une satisfaction morale, dit-elle, que ne peut vous procurer de l’argent.

En cas d’une adoption sollicitée par une tierce personne, la Directrice de Cœur de Jésus vous envoie aux services des affaires sociales, seuls habilités à mener la procédure.

Pour ce qui est de l’image controversée que trainent certains orphelinats, Natalie Bikok déclare ne pas en faire partie. « Je suis un enfant de Dieu et je vis selon les lois divines. J’essaie d’être le plus transparent possible pour ne pas faire du mal à quelqu’un. En plus, cette mauvaise réputation dont vous parlez même si je trouve le mot fort est due le plus souvent au manque de formation du personnel. L’élan de cœur ne suffit pas. C’est pourquoi, j’organise très souvent les séminaires de renforcement des capacités du personnel des orphelinats dans lequel j’ai associé des experts avec le concours de la délégation des affaires sociales. », se défend la Vice-présidente du réseau des orphelinats de Douala V.

Félix EPEE.

*Les noms des pensionnaires et des donateurs ont été changés

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