Le chef de l’État sénégalais a indiqué dans un discours à la nation le lundi 3 juillet, avoir décidé de ne pas briguer une troisième candidature à la présidence de la république qui lui était contestée par une frange de la population de son pays
Fin de suspense ! Le président de la République, Macky Sall, a décidé de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Dans un message à la Nation, ce lundi 3 juillet 2023, le chef de l’Etat et patron de l’Alliance pour la République (Apr) a déclaré qu’il ne sera pas candidat « même si le débat juridique a été déjà tranché ».
« La Constitution me le permettait », a-t-il insisté. « Même si j’en ai eu le droit, j’ai décidé de me retirer et de mettre en avant l’intérêt supérieur de la Nation », a encore dit le président Sall.
« Je l’avais écrit dans mon livre [Le Sénégal au Cœur] paru en 2018 que le mandat de 2019 serait mon dernier mandat », a-t-il rappelé.
Samedi dernier, devant des élus locaux qui ont signé une pétition s’engageant à le soutenir, Macky Sall a affirmé son intention de contribuer à une victoire de la Benno Bokk Yaakar lors de ce scrutin : « Mon combat et ma plus grande fierté est vraiment de vous conduire vers la victoire et de poursuivre notre politique économique au bénéfice de nos populations ».
« L’enjeu du moment est d’abord d’être uni. Unis, il n’y a aucune force politique qui peut faire face à BBY », a-t-il déclaré, exhortant ses soutiens à placer « l’intérêt général » et « l’intérêt de la coalition » devant toute autre considération.
Dans son adresse retransmise en direct sur la télévision nationale, il a instruit le Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour un bon déroulement du scrutin. « Le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l’émergence », a-t-il annoncé.
Cette décision est saluée par une partie de la classe politique sénégalaise et africaine dont l’artiste musicien de renommée internationale Youssou N’dour, par ailleurs son ancien ministre de la culture « Des routes, nous en avons…. Des ponts, nous en avons depuis fort longtemps… De vraies institutions, nous en avons également… Un président de la République qui organisera, sans y participer, l’élection de son successeur, ça sera une première dans notre histoire commune. Un très grand président tu l’es, un chef d’État incomparable tu le resteras. », a-t-il déclaré.
Mais pour Alioune Sall, député du Pastef, c’est un non-évènement. « Macky Sall ne mérite pas d’éloge. Cette décision est une exigence constitutionnelle qui aurait dû être prise depuis pour éviter au Sénégal le bain de sang qu’il a connu ces derniers temps à cause de son entêtement », atteste-t-il.
Même son de cloche pour Toussaint Manga, un autre responsable au sein du parti Pastef. « Macky a reculé sous la pression populaire . Il a été affaibli ». Cet ancien député libéral sénégalais annonce que ce n’est pas fini. Il estime qu’il reste entre les mains de Macky Sall un dossier brûlant à savoir sa volonté d’exclure Sonko de la course à la présidence. « Ce dossier, sur lequel il doit se pencher désormais, est non négociable », affirme-t-il.
Seneplus & Mibiamafrica