Spectacle : Afrotronix, tout feu, tout flamme.

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L’artiste musicien d’origine tchadienne a émerveillé le public de la capitale économique au cours de son spectacle donné le mercredi 08 novembre 2023 à l’Ifc de Douala.

Quelque chose de fort s’annonce. Nous sommes à une heure du spectacle prévu pour 19 heures. Toute la communauté tchadienne constituée ce soir de jeunes en majorité, est présente. Elle a pris d’assaut le hall de l’institut français du Cameroun, antenne de Douala pour soutenir leur compatriote.

Du côté camerounais, deux artistes urbains de renoms, Mister Léo et Salatiel arpentent les couloirs. Pas habituel chez les musiciens camerounais d’assister au spectacle de leurs confrères. Cette présente, dénote du respect porté par ces derniers à la star du jour. « Il est très hight », nous prévient Mister Léo. Il met sa main au-dessus de sa tête pour associer son expression à l’image. Venant d’un autre artiste non moins talentueux, nous avons hâte de découvrir ce génie qu’on nous présente et le voir en spectacle.

A 19h 30mn, Afrotronix monte sur scène au même moment que son batteur sous les ovations du public. Habillé d’un casque Afroton inspiré du masque initiatique yondo des saras, tribu au sud tchad, qui cache son visage et sa guitare en bandoulière, il s’installe sur la console. On est parti pour deux heures de spectacle sans arrêt.

L’artiste déroule le répertoire de son album Nomadix. Il nous plonge immédiatement dans l’univers de la pop techno music, une fusion de la musique électronique aux rythmes traditionnels africains et du blues saharien.

Soft au départ, le spectacle se poursuit avec des sons cadencés pour prendre l’allure d’une Dance party, lorsque l’artiste demande au public de se lever et faire la fête avec lui. Les titres chantés en français, en anglais ou en sara et gouran, langues locales du tchad, sont repris en chœur. « Qu’est-ce qui se passe ? ». Ce cri de ralliement lancée en plein show par Afrotronix, revient régulièrement pendant le spectacle. Il est en relation avec les questionnements qu’il se fait de son continent doté d’une population jeune et courageuse, vivant sur les terres fertiles et gorgées de pétrole, mais qui ne décolle pas. La synergie est parfaite.

La chorégraphie n’est pas en reste. Avec les danseurs de talent recrutés sur place, Caleb Rimtobaye, de son vrai nom, réussit à partager et transmettre cette énergie débordante qui caractérise son concept d’afro-futuriste traduit par son engagement pour une Afrique décomplexée et dépouillée d’empreintes coloniales. Danses contemporaines, hip hop, waacking, danses africaines et orientales, tout y passe. Le public est sidéré. Acclamations.

Le concert s’achemine vers son terme après plusieurs titres à succès joués, Ayé Ayé, Gouranie, Zaala, Haraï-Before the Game, Afayahadina, … Mais, le public a du mal à quitter la salle. Il réclame Djaména Lamana, une autre chanson appréciée de l’artiste dans laquelle il rend hommage à la capitale tchadienne, sa ville de naissance. Une demande à laquelle l’originaire de Bedaya, sous-préfecture située dans la région de Mandoul au Sud du Tchad, n’a pas hésité d’honorer sous les ovations de la salle. Clap de fin. Soirée remplie.

Le show a été à la dimension des attentes. Après avoir ébloui Yaoundé, Afrotronix en a mis plein la vue Douala. Ce, pour le bonheur des mélomanes présents et ses nombreux fans.

Félix EPEE.

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