Trump-Zelensky, scandale dans le Bureau Ovale : Poutine, joue dans leur ‘tête’.

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Le rendez-vous du 28 février 2025 censé déterminer l’avenir de l’Ukraine n’a pas abouti. Cette rencontre entre deux présidents, l’un affaibli sur le plan intérieur, et l’autre jouissant de la puissance des armes, a eu un troisième participant—Pas des moindres. Absent mais présent—Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie. Une étrange absence-présence qui préfigure un basculement dans la politique étrangère des Etats-Unis.

Front anti-Poutine

Depuis Moscou, l’ombre de Poutine rode aux Etats-Unis. Plus une affaire d’Etat sans sa silhouette dans les parages. Les Américains lui attribuent la raison de l’orgueil américain piétiné en ‘direct’ par Zelensky. Pour eux, Trump fait le jeu de Vladimir Poutine. Le Républicain Mike Lawler, ne pense pas autrement. ‘Le seul gagnant était Poutine’ dans la dispute de Trump avec Zelensky. Le Chef du Parlement démocratique à la Chambre des représentants (New York), Hakeem Jeffries ne dit pas autre chose. Cette ‘réunion… a été épouvantable et ne servira qu’à enhardir davantage Vladimir Poutine, un dictateur brutal.’ A son avis, ’les Etats-Unis ne doivent pas récompenser l’agression russe et continuer à apaiser Poutine.’ Le leader des démocrates du Senat, Chuck Schumer (New York), est de cette école anti-Poutine. ‘Trump et Vance font le sale boulot de Poutine.’ Affirme-t-il avant de signifier l’engagement des ‘démocrates du Sénat de se battre sans cesse pour la liberté et la démocratie.’

Le rapprochement Trump-Poutine qui fait peur à l’Ukraine.

Pour certains, Trump aurait livré l’Ukraine et l’Europe à Poutine avant son entrée à la Maison Blanche. Tara Varma (chercheuse invitée à la Brookings Institution, un groupe de réflexion américain), explique pourquoi. ‘Lors d’un rallye politique début 2024 dans le sud des Etats-Unis, Donald Trump a dit qu’il encouragerait Vladimir Poutine à faire ce qu’il souhaitait à des pays qui ne contribueraient pas à hauteur de 2% de leur PIB en dépense de défense, qui est un engagement que les Alliés (OTAN) ont pris il y a 10 ans. Cette déclaration selon elle, ‘remet en cause…la crédibilité de l’Alliance … vis-à-vis de Poutine.

Tout ceci expliquerait les raisons pour lesquelles, après le scandale du 28 février 2025 dans le Bureau Ovale, le Pentagone a annoncé le 3 mars 2025, l’arrêt provisoire des opérations cybers des Etats-Unis contre la Russie. Puis, la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine de Zelensky.

Ce qui dérange énormément les anti-Poutine. Accentué par le fait que le rapprochement entre les deux puissances se cultive presqu’au quotidien. Deux rencontres déjà entre leurs diplomates. D’abord en Arabie Saoudite (18 février) pendant que Donald Trump poussait l’Ukraine à des négociations rapides avec Vladimir Poutine.  Puisque, ‘Poutine et Trump se sont entendus sur la nécessité de laisser derrière eux les relations absolument anormales.’ Avait expliqué Sergueï Lavrov. Complétant ses propos, il informe que ‘Les présidents (Poutine-Trump) ont décidé que le dialogue devait reprendre.’ Lors d’une conférence de presse à Doha le 26 février 2025, Sergueï Lavrov a déclaré, nos diplomates et experts de haut niveau se réuniront et aborderont les problèmes systémiques qui se sont accumulés. Annonçant ainsi l’objet de la seconde rencontre qui s’était tenue quinze jours après, le 27 février 2025 à Istanbul, en Turquie. Ces rencontres sans l’Europe visaient donc et entre autres à mettre sur pied, le plan de règlement de la guerre en Ukraine, mais aussi celui du potentiel rétablissement de leurs relations bilatérales.  

Coalition pro-Trump

Cette démarche de rapprochement engagée par Trump choque. Ça bouleverse parce qu’il regarde les voies qui concourent aux intérêts de son pays autrement. Même si l’usage de  la violence s’inscrit dans les intérêts américains, il doit l’appliquer. La démocratie qui a d’ailleurs une interprétation variable selon le contexte, peut attendre. Plusieurs législateurs américains sont de cet avis. Ils mettent en avant les intérêts économiques des Etats-Unis. Par rapport à l’Ukraine, Mike Johnson (Louisiane), président de la Chambre des représentants, a la formule. ‘Le président Zelensky devait le reconnaître et accepter l’extraordinaire proposition de partenariat sur les droits miniers que le président Trump a mise sur la table.’ Sur les pas du Sénateur Lindsey Graham (Caroline du Sud) qui ‘n’avait jamais été aussi fier’ de Trump bien que sa rencontre avec Zelensky soit un ‘désastre complet et absolu,’ Mike Johnson est content du ‘président américain qui donne la priorité à l’Amérique.’ Le Sénateur Mike Lee (Utah), joue sur la même note. Son cœur est plein de joie et sa bouche remplie de gratitude (Luc 6:45) pour Trump-Vance, qui ont ‘défendu…et donné la priorité à l’Amérique.’

Le clan Trump se souvient de leurs placements. ‘Rappelez-vous: le Sénat américain a voté à plusieurs reprises et pendant des années des milliards de dollars des contribuables à l’Ukraine sans aucune condition et sans véritable contrôle.’ Rafraîchit Josh Hawley, Sénateur du Missouri. Et réclame le retour sur investissement. ‘Il est temps de rendre des responsabilités.’  Pas de remboursement, ‘pas un centime de plus.’ Tonne le Sénateur du Kansas, Roger Marshall. Dans les propos des ‘trumpistes,’ la déification de leur champion n’est plus à démontrer. Ça se voit. Ça s’entend. Ça se sent. ‘C’est le leadership dont l’Amérique a rêvé pendant quatre ans.’ Exulte le Républicain Andy Biggs, de Arizona. Le ‘Mubutisme’ renaît avec Trump et ses alliés.

Tout n’est pas perdu pour Zelensky

Pour ceux qui veulent remettre le Zorro de Kiev en selle, le 28 février 2025 était ‘une mauvaise journée pour la politique étrangère américaine.’ Fait remarquer le Républicain Don Bacon (Nebraska) qui pointe l’agressivité de Trump-Vance contre Zelensky, ‘qui devrait au contraire être soutenu.’ Car, ‘l’Ukraine veut l’indépendance, le libre marché et l’Etat de droit. Elle veut faire partie de l’Occident.’ Sur ce plaidoyer, Bacon met à l’index la Russie. Il écrit. ‘La Russie nous déteste, nous et nos valeurs occidentales. Nous devons être clairs sur le fait que nous défendons la liberté.’, argumente-t-il. Ainsi, entre les ‘frontistes anti-Poutine’ et les ‘coalisés pro-Trump,’ il y a un ‘front-médian’ caractérisé par son penchant pour le ‘camp-Zelensky.’ Ils sont sur le terrain du lobbying malgré les attaques unilatérales de Trump contre le ‘dictateur’ Zelensky qui a selon ses termes ‘joué Joe Biden comme un violon.’

Au rang de ces ‘intermédiarités,’ le Républicain Brian Fitzpatrick (Pennsylvanie) qui estime qu’‘il est temps de mettre de côté les émotions compréhensibles et de revenir à la table des négociations.’ Sur ce fuseau, le Sénateur Richard Blumenthal (Connecticut) ‘espère sincèrement que les pourparlers pourront reprendre ou être rétablis, et que cet événement [réunion Trump-Zelensky concernant l’avenir de l’Ukraine] ne fera pas dérailler le soutien continu’ des Etats Unis à l’Ukraine.  ‘J’ai le ferme espoir que la coalition que nous avons au Congrèset c’est une coalition bipartite très fortesaura convaincre l’administration et d’autres que nous avons un intérêt à long terme en matière de sécurité nationale en Ukraine qui l’emporte sur l’agression éhontée de Poutine.’, force Blumenthal dans son analyse.

Contre Vance qui réclamait un ‘merci’ à  cor et à  cri, la Sénatrice Amy Klobuchar en réponse écrit. ‘Réponse à Vance: Zelensky a remercié notre pays à maintes reprises, en privé et en public. Et notre pays remercie lui et les patriotes ukrainiens qui ont tenu tête à un dictateur, enterré les leurs et empêché Poutine de s’étendre au reste de l’Europe.’ Pour exprimer son dégoût de Trump et Vance, elle écrit, ‘Honte à vous.’

Rembourse, sinon on t’oublie

S’il faut ‘remercier’—exigence à la mode en occident—, Zelensky pour sa leçon de témérité, il faudrait le faire également pour Trump—afin d’éviter la rage de Vance—qui rappelle qu’entre Etats, il n’y a ni amitié, ni générosité, seulement des intérêts. La position de Trump voire son agressivité, se comprend aisément dans la mesure où, la Russie a mis la main sur les régions minières de l’Ukraine. Posant de ce fait des questions sur la capacité de ce pays délabré par trois années de guerre, à rembourser ses dettes vis-à-vis de l’Occident. A l’horizon proche, si la guerre continue, Poutine pourrait s’il le désire, mettre dans son escarcelle, le reste des ressources encore en terre ukrainienne. Les Américains auraient alors investi pour des lentilles.

Poutine, joue dans leur ‘tête.’

Homme d’affaires averti, Trump veut préserver l’essentiel avant que Poutine dont il sait être à mesure de couper les tentacules de l’hydre Etat profond (fusion Ukraine-Europe) ne ramasse la dernière mise. Dans ce jeu à quatre en trois, Zelensky joue au pouce pion à ‘Bankova,’ les Européens, aux héros des grandes guerres devant les grandes télévisions à ‘Bruxelles,’ Trump, au dur au ‘Bureau Ovale,’ Poutine, joue dans leur ‘tête’ et empoche la mise.

Feumba Samen

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