Mandat d’arrêt international contre Poutine : L’occident perd la boule.

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Depuis la fin de la semaine dernière, le procureur de la CPI, Piotr Hofmanski, a lancé un mandat d’arrêt contre le président russe mais cette décision semble ne pas convaincre ses propres initiateurs.

Face aux difficultés rencontrées devant l’armée rouge dans la guerre en Ukraine et quelques mesures de rétorsion prises par la Russie depuis le début de ce conflit, l’Occident avec toute sa coalition a pris une décision des plus rocambolesque de l’histoire des relations internationales et de l’humanité qui n’est pas loin de l’enfumage.

A travers la Cour Pénale Internationale, il a en effet émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, le président de la deuxième puissance militaire du monde et dont le pays siège au Conseil de sécurité de l’ONU. L’homme fort de Kremlin, conjointement avec sa compatriote commissaire aux droits de l’enfant de son pays, Maria Lvova-Belova, est accusé par le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie.

En effet, en juillet 2022, la commissaire russe aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, a demandé publiquement à ses compatriotes à adopter des enfants ukrainiens. Elle a affirmé d’ailleurs d’avoir elle-même accueilli dans sa famille un adolescent de Marioupol, dans la région de Donetsk. Moscou déclare conduire une action humanitaire, destinée à protéger les jeunes Ukrainiens. Mais pour la CPI, ces actes « démontrent une intention de retirer définitivement ces enfants de leur propre pays ». Ce qui justifierait ces deux mandats d’arrêt à l’endroit de ces hautes personnalités russes.

Un non-évènement

Un non-évènement qui suscite l’hilarité du côté de la Russie. Selon le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, les décisions du tribunal pénal international sont nulles et non avenues. La Russie, comme certains nombres d’Etats, ne reconnait pas la compétence de la Cour. En effet, malgré sa signature du Statut de Rome dans les années 2 000, Moscou n’a jamais ratifié l’accord pour en devenir membre. En 2016, ce pays est même revenu sur sa première signature suite à un rapport du tribunal international accusant la Russie d’occupation illégale du territoire ukrainien après l’annexion de la Crimée amorcée en 2014.

Ces décisions font cependant l’objet de curiosité pour le reste du monde. Surtout à la question de savoir qui donc aura le courage de faire exécuter cette décision de la CPI même dans sa démarche illégale ?

La CPI n’a pas sa propre police et dépend donc de la volonté des Etats membres. Le président de la Cour pénale internationale, Piotr Hofmański, lui-même, qui a lancé ce mandant d’arrêt semble le plus dubitatif. Dans son message vidéo, il dit compter sur la collaboration de la communauté internationale pour donner suite à ces deux mandats d’arrêt. « La CPI a fait sa part du travail en tant que cour de justice, les juges ont lancé des mandats d’arrêt. L’exécution dépend maintenant de la coopération internationale ».

Et même, quel pays aurait l’audace de prendre la queue du diable ? Arrêter Poutine pour le remettre à la CPI est synonyme d’une déclaration de guerre à la Russie.  Aucun des 123 pays qui ont ratifié le Statut de Rome n’est prêt à prendre ce risque. De surcroît, d’être dans le collimateur d’un pays nucléaire capable de le raser en quelques minutes.

Cirque

Selon certains analystes politiques, cette décision de la CPI s’apparente à une plaisanterie. Si la CPI voudrait réellement faire son travail et mettre en application sa décision, pourquoi ne commencerait-elle pas par mettre aux arrêts ou donner l’ordre d’expulser les ambassadeurs et diplomates russes en poste dans les pays occidentaux et nommés par Poutine ? Un vrai cirque dirait-on.

A son tour, la Russie a annoncé lundi 20 mars dernier l’ouverture d’une enquête pénale contre le procureur et les trois juges de la Cour pénale internationale, après l’émission du mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Un arroseur arrosé?

Pour le géopoliticien camerounais, Franklin Nyamsi, ces mandats d’arrêt internationaux bien qu’ils soient adressés à ces deux personnalités, ne visent ni Vladimir Poutine, ni le commissaire russe au droits de l’enfant russe mais plutôt les dirigeants des petits pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud qui apportent leur soutien à la Russie ou ne se prononcent pas pour condamner Kremlin pas par rapport à la guerre qui l’oppose à la coalition Occidentale en Ukraine. « C’est un moyen d’intimidation à l’endroit des gouvernements de ces pays « faibles ». Cela signifierait que s’ils arrivent à lancer un mandant contre un homme aussi puisant, ce n’est pas les plus petits qui leur échapperaient », explique Franklin Nyamsi sur sa chaine youtube.

On voit donc qu’à la différence des mandants lancés, il y a quelques années, contre Laurent Gbagbo et compagnies ainsi qu’à l’endroit de l’ancien président yougoslave, Slobodan Milosevic, ceux contre Poutine et Maria Lvova-Belova, pourraient ne jamais être exécutés. Comme n’ont jamais eu d’effets les sanctions économiques prises contre la Russie depuis de début de ce conflit par ce même bloc occidental.

Néanmoins, une vigilance des autorités issues des pays et des gouvernements qui soutiennent subtilement la Russie ou n’ont pas pris position dans ce conflit en Ukraine en la condamnant ouvertement, devrait être de mise. Un chien enragé est dangereux.

Félix EPEE

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