Installées tout le long des rigoles et caniveaux pour leur servir de passage, elles se mélangent le plus souvent aux eaux usées et deviennent une source de maladies hydriques pour de nombreuses populations de la ville.
Des milliers de tuyaux PCV passent par les caniveaux et drains pour alimenter les maisons en eau potable à Douala. Ce phénomène devenu récurrent dans plusieurs quartiers précaires et résidentiels pour les mettre à l’abri d’éventuels endommagements n’est pas sans danger pour les populations de capitale économique. Elles se voient ainsi exposées aux infections et autres maladies hydriques en cas de cassure ou de défectuosité de ces tuyaux qui se mêlent très souvent aux usées véhiculées par ces rigoles.
Plusieurs cas de choléra, de typhoïde, et biens d’autres maladies hydriques dues à ces tuyaux d’eau dans les rigoles ont déjà été enregistrés dans nombreux de nos ménages alimentés par ceux-ci.
Selon Adolphe Mambingo Mambingo, président de l’association Marche de l’aurore qui œuvre pour la santé et l’environnement, plusieurs personnes infectées ignorent la provenance de leur maladie. « Il faut qu’elles soient confrontées à des cas de récidives pour qu’elles se rendent compte que cela est due à l’eau supposée être potable sortant de leurs robinets », souligne ce spécialiste en santé et environnement.
Malheureusement, on voit l’installation de ces canalisations dans les rigoles se multiplier avec inquiétude dans différents quartiers de la ville de Douala cohabitant ainsi avec les eaux usées de cuisine et toilette au point où beaucoup de personnes semblent s’en accommoder sans mesurer le danger qu’ils en courent sur le plan de leur santé. Ceci, sous la barbe des personnes en charge de l’hygiène dans nos municipalités. « Ces tuyaux parfois percés sont raccommodés par les morceaux de plastiques, tissus et frondes noirs qui augmentent le risque d’infections lorsque la saleté se déposent dans les différents parois et nœuds causés par ces objets », renchérit notre interlocuteur.
Ces canalisations sont, par ailleurs, victimes de la furie des engins lors de l’aménagement de quelques tronçons routiers dans la ville qui privent souvent pour une longue durée une bonne partie de la population en alimentation en eau. Une situation de pénurie qui perdure du fait de l’absence d’une intervention prompte des agents de Camwater (Cameroon Water Utilities Corporation ), société en charge de transport et distribution d’eau surtout quand on veut faire porter la charge de cette destruction au client où va l’alimentation. « J’en suis moi-même victime et je ne suis pas le seul dans cette situation. Ça fait plusieurs mois que le tuyau qui conduit l’eau chez moi a été endommagé lors des travaux l’aménagement en pavés d’une des routes de Dikolo à Bonabéri. Malheureusement, jusqu’aujourd’hui mon alimentation n’est pas encore rétabli malgré plusieurs requêtes déposées dans cette entreprise », s’indigne Adolphe Mambingo.
Sauf que, cette rareté de l’alimentation en eau que subissent les populations de la ville de Douala, les conduit vers d’autres sources d’approvisionnement, à l’instar des forages dont les constructions se multiplient de manière anarchique et des puits pollués qui ne les éloignent pas, tout comme ces installations des tuyaux dans des rigoles, à des risques pour leur santé.
Félix EPEE